Détail du Possibles hors-série, Le Goût de vivre, avril 2025

Le Goût de vivre
Détail du Possibles hors-série – avril 2025

couverture n° 23

Lire trois extraits

« L’enfance nourrit de l’appétence pour ce qui passe à sa portée. Devant l’appréhension de la jouissance, toute merveille révèle une menace, et réciproquement. C’est ce qui rend l’adolescence si tortueuse. La nécessité vitale impose d’étreindre le monde pour mieux le comprendre. Bientôt armé de certitudes, l’adulte enfourne la jouissance. Il en fait son aliment, enfer ou paradis des nuits et des jours, un nœud coulant où il croit trouver sa juste liberté. Si des certitudes s’effritent avec les années, d’autres les remplacent. Sur le déclin, une négligence calculée prend l’ascendant, pour mieux asseoir l’été indien de la vie. L’agonisant abandonne ses mues sans regret. Il n’en laisse aucune derrière lui. » [Extrait du premier chapitre, troisième paragraphe.]



Voir la quatrième de couverture


« Qui rencontre un enfant de trois ans, l’écoute, le regarde, imagine sa chance de jeune être, toute la vie devant soi. Et de la parcourir du bout des cils, à sa place : la passion des études, tout apprendre pour comprendre le plus de choses le mieux possible ; les premières découvertes, les lèvres tremblent et les mains ; les amours avec leurs acmés, leurs décrépitudes ; les naissances, la recherche de la réussite. Ainsi va l’accompagnement de l’optimiste. Faut-il en rire ? Le goût de la fête y invite ; elle l’exige même ; le lecteur la préfère, quand il veut s’oublier. Je peux suivre ce chemin. Mais l’expérience, ma nature, le tour d’esprit du sablier me font voir aussi quelles misères dévasteront peut-être ce prodige de futur : la souillure au tournant, le petit violenté, battu, voire enfermé à mort derrière le hublot d’une machine à essorer par une ordure, affamé par sa propre mère ; la bonté condamnée, le harcèlement qui le conduira, seul, vers le suicide. La catastrophe reste rare, croient les optimistes. Les faits le démentent. Puis-je la taire ? »
« Toute lecture, toute écriture plus encore conjoignent les deux regards. En boutique, mieux vaudrait être agréable. Mais un écrivain qui ne grince ni ne grogne n’est-il pas un charlatan ? Je cultive le doute, sans l’ériger en dogme. Quel bipède vivrait sans oxygène, sans eau ni nutriments ? L’affection est nécessaire, l’excision une horreur. Un mort peut-il féconder sa veuve ? Des attributs ne seraient rien ; le genre primerait le sexe ? Loin des fanatiques à confondre paix et soumission, si le dialogue enrichit qui aime les éclaircissements, une controverse exige de la jugeote. De ce que l’école enseigne, il faut conserver la méthode, dégraissée des idéologies, et toujours exiger la cohérence du discours. Si une conviction s’érige après qu’un faisceau de preuves l’éclaire, adoptons-la. En tout, il faut une barrière, en deçà de laquelle la société se défait. Taire ses convictions, c’est se mordre la langue. Tout falot finit cocu, le cul tourné. Si je déçois, jeune homme, jeune fille, jette mon livre. Un autre le ramassera, ou pas. Le cœur a ses fournaises, ses abattoirs, ses temps morts, ses glaciations. » [Extrait du premier chapitre, huit et neuvième paragraphes.]


Descriptif du Hors-série, à paraître début avril 2025 :

Format du volume Hors-série d’avril  : 145 x 210 mm
Papier de 115 gr à l’intérieur
Poids du volume : 340 gr. Port offert
160 pages. L’achat au numéro : 16€
[Possibles 29 rue de l’Hôpital 39600 Arbois
– courriel : foton@free.fr] ;
Règlement par chèque ou virement [Iban sur le bulletin ci-dessous].
Conditions pour les libraires : 37,75 % de remise et port offert ;
Soit pour un prix public de 16 € [exempt de TVA], un prix d’achat de 10 € ;
Règlement par virement après vente [Iban sur le bulletin ci-dessous].

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