Détail du Possibles n° 25, Quinze nouvelles, septembre 2022

Quinze nouvelles
Détail du Possibles n° 25 – septe 2022

Le sommaire n° 25 – septembre 2022

couv et dos 25 Jules Renard, L’Étrangère, extrait, 4
Colette Klein, Destin, 5
Jean-Pierre Poccioni, Hiver, 13
Colette Fournier, Longe-muraille, 20
François Migeot, Les heures claires, 27
Marie-Josée Desvignes, Souviens-toi d’oublier, 38
Pierre Perrin, Cav 38 bât. H, 45
Claire Boitel, Os, 55
René de Ceccatty, Le 36, 67
Yveline Vallée, La Femme pubère, 82
Gérard Netter, Deux nouvelles, 90
Martine Morillon-Carreau, Le Brouillard, 101
Francesco Pittau, Les Paragraphes, 109
Jean-Claude Martin, La Bouteille à la mer, 118





Notes de lecture
Catherine Dutigny, Carnets secrets du Boischaut, éd. Maurice Nadeau, 288 pages, 19 € par P. P., 123
Africa Poésie, merci au poète camerounais Daouda Mbouobouo, par Gérard Blua, 124
Patrick Trochou, Vers ce point à quoi ne suivra plus la ligne, Clip’Art éditions, 72 pages, par G. Blua, 123
Pierre Mari, Contrecœur, chroniques d’une France sans lettres, La Nouvelle Librairie, 2021, 284 pages, 17,50 €, puis Les Grands Jours, roman, Fayard, 2013, 160 pages, 15 €, par P. P., 125
Murielle Compère-Demarcy, L’Ange du mascaret, éd. Henry, 2022, 120 pages, 14 €, par P.P., 126
André Ughetto, Les Attractions inéluctables, éd. Unicité, 2022, 126 pages, 14 €, par P.P., 127
Poésie/première, revue de littérature et de poésie [trois numéros par an] n° 81 et 82, par P. P., 128
Bernard Fournier, Dits de la pierre, éd. La Feuille de thé, 2022, 184 p., 22 €, par Claire Boitel, 128
Paul Farellier, Une odeur d’avant la neige, repris dans L’Entretien devant la nuit, Les Hommes sans Épaules, poèmes 1968-2013, postface de Pierrick de Chermont, 686 p., 25 €, par Claire Boitel, 130
Patricia Suescum, L’Équation des Somnambules, éditions Tarmac, 2022, 62 pages, 14 €, par Murielle Compère-Demarcy, 131
Michel Dunand, Rien de plus, éd. Livres du Monde, 2022, 96 pages, 15,50 € et sa revue Coup de soleil, par P.P., 134
Livr’arbitres, revue trimestrielle, chez Patrick Wagner, 36 bis rue Balard, 75015 Paris [4 n° : 40 €], par P. P., 135
Traversées, revue [c/o Patrice Breno, Faubourg d’Arival 43 B – 6760 Virton, Belgique. Abt à 3 numéros : 30 €], par Marie-Thérèse Peyrin, 135
Béatrice Marchal, Gardé vivant, avec des peintures de Jean-Marc Brunet, éditions Al Manar, 2022, 70 pages, 18 €, par P. P. 136
Daniel Arsand, Moi qui ai souri le premier, Actes Sud, 2022, 112 pages, 15 €, par P. P., 136


Descriptif du n° de septembre 2022

Format du volume n° 25 de septembre : 130 x 200 mm
Papier bouffant de 115 gr à l’intérieur
Poids du volume : 237 gr. Port offert
138 pages. L’achat au numéro : 16€
[Possibles 29 rue de l’Hôpital 39600 Arbois
– courriel : foton@free.fr]

Conditions pour les libraires : 33% de remise et port offert

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Six échos :

La nouvelle est bien l’écritoire de tous les possibles, ce rendez-vous de la fantaisie, d’une liberté légère et profonde qui concentre ses flux. La composition y cultive l’art délicieux de surprendre.
Comme ces trois petites filles facétieuses à la rousse chevelure qui apparaissent dans les ruines d’un cloître au détour de la première nouvelle de Colette Klein. Lecteurs, nous frissonnons déjà et avec raison.
La seconde nouvelle, de Jean-Pierre Poccioni, nous transporte dans un monde inquiétant, où des êtres uniformes, armés et mécanisés peuvent à tout moment contrôler notre chemin et si c’était une scène banale du monde d’aujourd’hui ?
La troisième nouvelle de Colette Fournier fait vivre intensément le théâtre de la rue. Elle dresse le portrait d’un de ces hommes à terre, d’un sans logis qui fait corps avec la ville de façon saisissante sous sa plume au réalisme cru et flamboyant, sans concession dans sa tendresse.
Dans “Les Heures claires” de François Migeot, une voix se fait entendre qui pourrait être la nôtre, qui sera nôtre. Une femme est dans le couloir tragique de l’âge et veut survivre encore; pour dire, pour écrire le monde carcéral, étréci à l’indéfinissable comme son acronyme "ehpad" où l’on place les encombrants de la vieillesse dépendante qui s’y effacent d’oubli et d’anonymat. Dans le regard sans concession de cette femme déconsidérée, le monde tout autour, de ceux qui sont assez jeunes pour rester autonomes, n’est peut-être pas plus coloré ni plus humain que son ultime impasse.
Dans “Souviens-toi d’oublier” de Marie Desvignes le personnage est lui aussi comme immergé dans le grand âge. Toutefois il vit chez lui. Mais sa véritable demeure est la mémoire. Celle d’un passé douloureux, d’une enfance condamnée à la fuite, aux arrestations, aux exils de la Slovaquie, à la Pologne, à la France. Parfois les voix des défunts sont les dernières qu’entendent les vivants. La mémoire de ceux qui s’en vont est un trésor inestimable que l’auteur recueille dans l’écriture.
Et puis j’oubliais la première de toutes les nouvelles, L’Étrangère de Jules Renard.
Ah ! Sacré Jules! L’art avec quelques fragments de dialogue et un vieil objet sans valeur d’en dire tant sur la nature humaine ! — Yveline Vallée, Le Livre des visages, 9 septembre 2022

« Les énamourées », c’est ainsi que l’on pourrait nommer les deux femmes, jeunes, jolies, pleines de promesses des nouvelles de Pierre Perrin et de Claire Boitel.
Fathia vit dans une cité. À l’âge tendre le plus périlleux, où filles et garçons sont des proies pour les mafieux, elle est pleine de lucidité sur le monde qui l’entoure auquel elle résiste par le goût de l’étude et une distance critique. Comment saurait-elle que l’amour est la plus grande vulnérabilité ?
Il en est de même pour la belle et mystérieuse Jeanne qui vient s’installer dans un village routinier et sans âme.
Pour elle aussi, le vice humain prend le masque de l’amour, mâtiné d’un mélange d’hypocrisie faussement religieuse.
Les manipulateurs savent s’emparer des territoires de la beauté et de l’enthousiasme innocent.
Chez les deux auteurs, la structure de la nouvelle est pleinement sollicitée par son ouverture sur tous les "possibles" du récit qui se resserre brutalement dans une chute comme le destin de ces jeunes vies.
L’épure d’une narration qui reste toujours à distance rend plus poignante la brutalité de cette destinée dans “Os” de Claire Boitel.
Quant à l’écriture de “Cav 38 Bât. H” de Pierre Perrin, elle scande, fait après fait, avec une régularité de métronome le tempo tragique. — Yveline Vallée, Le Livre des visages, 26 septembre 2022

« Une remarquable revue. Cette livraison sur les nouvelles est un bijou. » Robert-Walter Redeker, Le Livre des visages, 27 septembre 2022]

« Un pur régal de la première à la dernière page. Merci Pierre de nous donner tant de plaisir de lecture. » — Catherine Dutigny, Le Livre des visages, 28 septembre 2022

Je lis dans le désordre quand cela me chante les quinze nouvelles de la revue Possibles n° 25 dirigée par Pierre Perrin. Je ne suis pas déçue : la nouvelle écrite par Pierre Perrin justement est terrible, j’ai adoré.
Elle parle de violence, d’étroitesse, du regard de la femme sur les hommes et de l’homme sur les femmes – certains hommes, certaines femmes – elle parle de la société d’aujourd’hui dans ses facettes les plus noires et sa lecture ramène au rôle de l’écrivain qui, en relatant avec brio une ‘petite’ histoire dénonce mine de rien avec acuité les lâchetés les plus inacceptables de notre monde. Je vous conseille vraiment cette lecture excellente ainsi que la nouvelle de René de Ceccatty dans un tout autre genre (j’ai été transportée).
Il me reste plusieurs voyages à découvrir et c’est tant mieux – d’autant plus qu’aucun thème ne relie ces quinze nouvelles d’auteurs différents, ainsi la surprise est totale. Vive la suite. Et ses notes de lectures en toute fin.
PS : Cette revue de littérature est très belle, c’est un petit livre que l’on met tout devant dans sa bibliothèque. (Et ce n’est pas Possible de passer à côté). — Delphine Burnod, Le Livre des visages, 25 novembre 2022

Rappelons que Pierre Perrin, ”Artisan-directeur” de la revue, comme il se désigne lui-même, en a repris depuis le début de l’année, la version imprimée. Voici donc le troisième numéro, consacrée à “quinze nouvelles”, où l’on a le plaisir de découvrir le nom de très bons auteurs, parmi lesquels on retrouve la signature de deux membres de l’équipe de Poésie/première : Martine Morillon-Carreau et Claire Boitel. Seize notes de lecture consacrées à des livres autant qu’à des revues, terminent le numéro.
De fait, on ne compte que quatorze nouvelles ; la dernière serait peut-être une page de Jules Renard, placé en exergue – et peut-être en modèle du genre – ; à moins que ce ne soit une nouvelle virtuelle, imaginée par le lecteur, que ne manquera pas de susciter chez lui l’agréable dégustation des quatorze premières…
On découvre donc, à travers ces nouvelles, une assez grande diversité de milieux sociaux, d’atmosphères psychologiques et de personnages imaginaires. Ce sont tantôt des scènes quotidiennes réservant des surprises, tantôt la remontée de souvenirs, tantôt des situations étranges, suscitant l’inquiétude ou la peur, tantôt les visions troubles ou hallucinées d’un personnage, tantôt des guet-apens, des scènes de violence ou même de suicide. Mais qui rapporte ces choses vues ou vécues, autrement dit : qui parle en ces brefs récits ?
Cinq de ces récits sont rapportés du point de vue d’un narrateur qui en a vécu les évènements et qui est donc lui-même l’un des personnages de l’histoire racontée. Le narrateur dit “je”, et il n’est pas certain que ce qu’il dit ne soit pas entaché de déformations subjectives, aboutissant à une réinterprétation du vécu. Les huit autres récits sont assumés par une “voix off”, le narrateur se situant en dehors de l’histoire qu’il raconte, d’une manière qui lui permet d’adopter un regard distancié, voire teinté d’humour, de faire dialoguer ses personnages, comme en une pièce de théâtre, mais aussi d’entretenir savamment le “suspens”.
Bref, un beau numéro – qu’il faut se procurer – dont la qualité est à la mesure de la diversité des choses humaines qui sont ici évoquées. — Gérard Mottet, Poésie/première n° 84, janvier 2023, pages 105-106


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